Kamis, 06 Februari 2020

Adolphe - Le Cahier rouge - Cécile

Category: Livres,Folio,Séries Folio

Adolphe - Le Cahier rouge - Cécile Details

Nouvelle édition en 2005

Reviews

Adolphe/Benjamin ConstantCe bref roman autobiographique, qui est en somme la confession d??Adolphe, demeure un grand classique, peut-être le dernier de la période dite classique, précédant la période romantique. Autobiographique car il s??agit en effet de la transposition de la liaison orageuse de B. Constant avec Madame de Staël.Benjamin Constant de Rebecque naquit à Lausanne en 1767. Après des études sérieuses à Oxford puis en Allemagne et en ?cosse, il s??installe à Paris un temps, puis à la cour du duc de Brusnwick.Très épris de Madame de Staël en 1794, juste après s??être marié par ailleurs, il s??installe avec elle à Paris et entame une carrière politique, avant de rompre en 1808 et se marier secrètement avec Charlotte de Hardenberg.Un temps au côté de Napoléon, il s??exile en Angleterre après Waterloo et c??est à cette époque qu??il publie Adolphe (1816).Il rentrera en France par la suite et sera nommé Président du Conseil d???tat Par Louis-Philippe.Il est mort à Paris en 1830.Adolphe, jeune homme timide et sensible, vient juste de terminer de brillantes études à Göttingen en Allemagne et veut découvrir l??amour. Mais pas n??importe quel amour.?tre taciturne, mélancolique et indépendant, il décide par orgueil, vanité et amour propre de se faire aimer. Il a vingt deux ans et tout pour séduire : esprit vif et intelligent, cette vivacité se manifeste au dépens des qualités de c?ur.C??est la belle Ellénore, son aînée de dix ans, maîtresse de son ami le Comte de P., qui va être la victime expiatoire.« Je ne me voyais point aimer Ellénore ; mais déjà je n??aurais pu me résoudre à ne pas lui plaire. » Adolphe va user de tout son charme :« Ellénore, rendez-vous à ma prière : vous y trouverez quelque douceur. Il y aura pour vous quelque charme à être aimée ainsi, à me voir auprès de vous, occupé de vous seule, n??existant que pour vous, vous devant toutes les sensations de bonheur dont je suis encore susceptible, arraché par votre présence à la souffrance et au désespoir. »Et Ellénore va tout sacrifier à Adolphe qui lui, ne va que rechercher l??attention, l??amour et la sollicitude d??Ellénore, rien d??autre en fait. Jusqu??à ce qu??elle se donne à lui, il joue le jeu de l??amoureux éperdu. Elle oublie ses deux enfants, sa fortune, la considération dont elle jouissait dans la société. Mais cela ne dure qu??un temps.Vite il va se lasser de cette liaison qui le prive de sa liberté totale.« Je comparais ma vie indépendante et tranquille à la vie de précipitation, de trouble et de tourment à laquelle sa passion me condamnait. »S??adressant à Ellénore :« L??amour, ce transport des sens, cette ivresse involontaire, cet oubli de tous les intérêts, de tous les devoirs, Ellénore, je ne l??ai plus. »Cependant, par lâcheté, il ne rompt pas. Lâche effectivement, cynique même, capricieux, odieux souvent, égoïste et désinvolte, il va torturer mentalement Ellénore ; il est déjà un héros romantique, un être faible, hésitant, velléitaire.Un jour il est sur le point de quitter Ellénore, le lendemain il s??écrie :« Si Ellénore eût voulu se détacher de moi, je serais mort à ses pieds pour la retenir. »La tension va croissante et on sent le drame couver.Ellénore va tenter de rendre Adolphe jaloux en se laissant courtiser déci delà. Et Adolphe, fin observateur songe :« Elle croyait ranimer mon amour en excitant ma jalousie ; mais c??était agiter des cendres que rien ne pouvait réchauffer. » Et plus loin :« Notre vie ne fut qu??un perpétuel orage. »Ce qui est assez remarquable dans l??attitude d??Adolphe, homme qui vit sans passion, c??est sa capacité exceptionnelle à l??introspection et l??autocritique. Il est capable de prendre du recul et d??être parfaitement lucide dans sa conduite.« On vit dans ma conduite celle d??un séducteur, d??un ingrat qui avait violé l??hospitalité, et sacrifié, pour contenter une fantaisie momentanée, le repos de deux personnes, dont il aurait dû respecter l??une et ménager l??autre. »« Je la sentais meilleure que moi ; je me méprisais d??être indigne d??elle. C??est un affreux malheur de n??être pas aimé quand on aime ; mais c??en est un bien grand d??être aimé avec passion quand on n??aime plus. »Auteur d??une très belle écriture, Benjamin Constant nous offre un des chefs-d???uvre de la littérature du XIX é dans le genre roman d??analyse. La psychologie des personnages est complexe, fouillée et véridique. Son style est assez sobre et dépouillé et la syntaxe d??une grande rigueur.Une ?uvre brève mais dense dont le héros atteint d??une sorte de mal du siècle annonce la période romantique.LE CAHIER ROUGE:Le Cahier Rouge/Benjamin ConstantD'un intérêt relatif.Ce Cahier Rouge est l??autobiographie partielle année par année de l??écrivain.?crit en 1807, ce texte assez bref et incomplet n??est que d??un intérêt relatif. Il parut en 1907 en publication posthume.En voici un très court condensé.« Je suis né le 25 octobre 1767 à Lausanne, en Suisse, d??Henriette de Chandieu et de Juste Constant de Rebecque, colonel dans un régiment suisse. Ma mère mourut en couches quelques jours après ma naissance. »Ses deux parents étaient des huguenots réfugiés en Suisse à la suite de la révocation de l???dit de Nantes en 1685.? l??âge de cinq ans Benjamin connaissait déjà le grec appris par jeu avec son précepteur.Avide de lecture, il consacrait déjà huit à dix heures par jour à ce loisir.? l??âge de onze ans il avait déjà connu quatre précepteurs différents au hasard des voyages de son père.? quatorze ans, il part étudier en Allemagne à Nuremberg et à seize ans il connaît sa première liaison toute platonique certes.Puis il poursuit ses études en ?cosse en 1783. Benjamin a déjà la passion du jeu et son père doit payer ses dettes de jeu.Il multiplie les conquêtes féminines partout où il séjourne.B.Constant nous apparaît dans ces lignes être un homme frivole et sans complexe, chanceux de façon insolente. Seule l??autorité de son père le maintient dans les rails.Un texte pour les spécialistes .CECILE./BENJAMIN CONSTANT.LES AMOURS TUMULTUEUSES DE BENJAMIN CONSTANT L'INCONSTANT.Cinq ans après Adolphe, Benjamin Constant écrit l??aventure de Cécile, en 1811. Il s??agit en fait d??une comédie d??une grande lucidité et aussi des plus cruelles.L??héroïne de ce récit est la seconde femme de B.C., Charlotte de Hardenberg, qu??il appelle Cécile de Walterbourg.D??emblée B.C nous dit qu??elle deviendra sa femme et à la lecture de ce récit on peut se demander comment ce mariage a pu se faire. Il l??a rencontrée en 1793 à la cour de Brunswick. Constant a 26 ans. Il est marié alors à une allemande, Wilhelmine. Charlotte-Cécile est mariée elle aussi à un mari volage. La rencontre est une sorte de coup de foudre et ils décident d??un commun accord de divorcer. Mais Constant est inconstant ! Et lors d??un voyage à Lausanne il a vite fait d??oublier Cécile.Tout au long du récit, il va s??agir d??un chassé croisé avec rencontres suivies de séparations et vice versa. D??autant plus que B.C. est lié aussi à Madame de Staël (Madame de Malbée dans le récit) et qu??il a du mal à la quitter pour Cécile.Constant est un être nonchalant et désinvolte quand il n??est pas cynique. Son meilleur secours est l??attente?Il va retrouver Cécile en 1804 à Paris après une séparation de onze années ; malgré un mari jaloux, elle devient sa maîtresse et les allers et retours de B.C. reprennent de plus belle.« L??image de notre bonheur futur attendrit Cécile. Je la voyais s??enivrer de ses paroles, et les miennes, et mes caresses achevèrent de la troubler. Enfin elle fut à moi, autant de surprise que d??entrainement, sans avoir songé à la résistance, parce qu??elle ne se doutait pas de l??attaque. »Une correspondance suivie s??établit entre les amants :« Elle m??écrivait des lettres tellement tristes que je me laissais entrainer et, une fois en sa présence, je reprenais un ton de tendresse, un langage d??amour que je n??ai jamais su m??interdire avec les femmes, de sorte que je défaisais dans une seule visite tout le bien que mon absence avait pu lui faire. »Et puis le qu??en dira-t-on n??est pas étranger au comportement de B.C. qui est un personnage public :« L??opinion française m??effrayait beaucoup, cette opinion qui pardonne tous les vices, mais qui est inexorable sur les convenances et qui sait gré de l??hypocrisie comme d??une politesse qu??on lui rend. »Mais le bonheur prédomine en cette liaison en pointillé :« Le sentiment d??être seuls au milieu d??une foule immense, inconnus à tout le monde, à l??abri de tous les curieux, environnés de gens auxquels nous avions intérêt de nous cacher, et séparés d??eux par une barrière si faible, et pourtant invincible, cette manière d??exister uniquement l??un pour l??autre, à travers les flots de la multitude, nous semblait une union plus étroite, et remplissait nos c?urs de plaisir et d??amour. »Cécile n??est pas seulement un document biographique d??un vif intérêt : c??est aussi un exercice de style qui reste en toute circonstance sobre, rapide et varié pour un chef d???uvre de narration.Un vrai plaisir littéraire. Un vrai plaisir de lecture..

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